Nilda Madariaga Osorio est née à Santiago du Chili dans une famille de trois enfants. Pendant ses études de licence de Chimie, elle a travaillé comme assistante d'un architecte, ce qui lui fit découvrir une vocation artistique.
Elle a voulu enseigner l'art et en même temps s'est intéressée à la peinture à la tempera, une préparation de pigments, de jaune d'oeuf et de vin, recherchant ainsi à échapper au contact des solvants toxiques que nécessitent les autres peintures.
Quand elle apprit que cette technique était liée à l'imagerie religieuse, elle commença des recherches sur les icônes et décida de faire une thèse sur le sujet, ce qui lui nécessita cinq années d'études. Pendant cinq autres années, elle a vécu dans une maison du quartier de Bellavista à Santiago, où elle avait son atelier d'icônes, près d'un parc boisé.
Jamais elle ne passait moins de deux mois sur une icône. De fait, rien que la préparation des petites planches de hêtre du Chili (Nothofagus alpina), de noyer ou de tilleul prend plus d'une vingtaine de jours. Une fois leurs angles arrondis, on leur applique une toile de lin ou de coton, à laquelle on y ajoute au pinceau, comme cela se fait depuis le huitième siècle, une couche quotidienne d'une préparation de colle de lapin pendant vingt quatre jours consécutifs.
Ensuite viennent d'autres couches plus épaisses, appliquées avec une spatule, et un procédé de lissage pour aplanir complètement la surface, en les frottant en outre avec une agate pour donner plus de brillant. N'importe quel faux pas dans tout ce processus peut signifier que tout est à reprendre à zéro.
Comme le dit Nilda : " Pour cela, il faut le faire avec amour et patience. On ne peut pas se permettre de se presser. Une erreur infime, comme un changement dans la température de la préparation peut craqueler le bois et l'abîmer ".
Nilda peint des saints, des étapes de la vie de Jésus Christ et différents thèmes religieux, avec une technique consistant à déposer une goutte de peinture sans que le pinceau touche le support et en l'étirant sans revenir en arrière. Ceci, successivement jusqu'à atteindre environ cinquante couches de peinture, en commençant par les tons obscurs, jusqu'à arriver à la lumière, en combinant les tons pour éviter la platitude.
Chaque image suit la tradition de prototypes dont l'origine date des débuts de l'art chrétien et possède une grande charge symbolique, en suivant des règles établies par des conciles anciens. Depuis 2007, Nilda Madariaga vit en France pour étudier l'art des fresques et le français.